500 millions de dirhams sont utilisés pour la promotion du tourisme au Maroc, mais ce budget, encore insuffisant, est loin des standards de l’Organisation mondiale du tourisme.
La Confédération nationale du tourisme (CNT) a souligné la nécessité de booster le budget de promotion, alloué à l’Office national marocain du tourisme (ONMT), afin de conforter la visibilité et la crédibilité du secteur touristique aux niveaux national et international.
« Les opérateurs privés du secteur touristique s’attendent à ce que le budget de la promotion, qui demeure insuffisant à l’heure actuelle, sera dopé à l’instar des autres destinations touristiques concurrentes, dont la Turquie, la Tunisie et l’Egypte », a affirmé le président de la CNT, Ali Ghannam, dans une interview accordée à la MAP, à la veille des 11e Assises du tourisme, qui se tiendront lundi à Rabat.
Désenclaver Essaouira, Errachidia et Ouarzazate
Le budget de la promotion devrait permettre de développer les actions de marketing et de conforter l’offre aérienne, afin de servir les destinations enclavées, notamment celles d’Essaouira, Errachidia et Ouarzazate, a précisé le responsable. Il a aussi mis l’accent sur la nécessité d’assurer une répartition équitable des fruits de la croissance touristique, qui a atteint 8% en 2013 et devrait s’élever à 9% en 2014, sur toutes les destinations du Royaume.
Le développement du secteur touristique devrait, aux yeux du président de la CNT, passer également par des incitations fiscales et l’octroi de primes à l’investissement dans certaines régions reculées et mal desservies du pays, afin d’encourager les projets à forte valeur ajoutée. M. Ghannam a également appelé les banques à financer davantage ce secteur prioritaire pour l’économie nationale.
Haute autorité du tourisme
La réussite de ce grand chantier nécessite un travail approfondi conjoint entre le département du Tourisme et les opérateurs du secteur, à travers la mise en place d’instituts d’excellence pour une meilleure qualité et attractivité du secteur touristique marocain, a-t-il noté.
Il a souligné, dans ce cadre, l’urgence de l’accélération de la mise en place des organes de pilotage, afin de réussir la Vision 2020, notamment la Haute autorité du tourisme, une instance qui sera placée sous la présidence du Chef du gouvernement et prendra les décisions nécessaires pour le développement du secteur.
M. Ghannam n’a pas manqué également de mettre l’accent sur l’importance de l’accélération de la finalisation et de l’opérationnalisation des stations du plan Azur, principalement celles de Saidia et de Taghazout, afin de doter le secteur de plus de visibilité auprès des différends opérateurs nationaux et internationaux.
Par ailleurs, M. Ghannam a mis en avant le rôle important que joue le tourisme interne dans le développement du secteur en général, relevant que le tourisme des nationaux représente actuellement 28% des nuitées touristiques, en progression de 10% par rapport à 2004, et devrait atteindre 40% à l’horizon 2020.
La CNT propose notamment pour le développement du tourisme interne, une régionalisation des vacances scolaires ainsi que le lancement des cartes de vacances (carte prépayée rechargeable à partir d’une épargne défiscalisée), afin d’encourager les Marocains à passer leurs vacances dans le Royaume.
Les 11e Assises du tourisme se veulent un espace d’échange et de concertation où les opérateurs privés du secteur ne manqueront pas d’étaler leurs attentes. Deux axes majeurs seront au menu de cette manifestation, à savoir « l’émergence des territoires touristiques » et « le financement et l’investissement dans le secteur du tourisme ».