Le « printemps arabe » est définitivement passé. Dans le petit monde du tourisme, on en est désormais à panser ses plaies en rêvant à des jours meilleurs… En espérant que la conjoncture nous permette de rattraper le temps perdu.
Notre industrie touristique nationale n’aura pas connu, durant cette période, un effondrement, au rebours de la Tunisie ou l’Egypte. Cependant, nous n’avons pas su tirer notre épingle du jeu et réussir à accroître nos parts de marché alors que nos principaux concurrents du bassin méditerranéen étaient en grande difficulté.
Aujourd’hui, alors que l’industrie touristique internationale connaît un important redémarrage, avec une hausse des arrivées de touristes à l’international de l’ordre de 4% et un cap du milliard de touristes qui devrait être franchi cette année, d’après l’Organisation Mondiale du Tourisme, la destination Maroc continue de stagner. L’envolée des réservations de dernière minute aux mois de juillet et août, (avec une hausse à deux chiffres prévue), cache mal les difficultés dont souffre la destination, notamment un flagrant manque de visibilité.
De plus en plus, les tours-opérateurs, voyagistes, donneurs d’ordre et autres partenaires historiques de la destination Maroc éprouvent des peines à boucler les fins de mois et, malgré les annonces des responsables de la promotion, le Royaume reste toujours trop peu présent sur le Web, qui s’impose désormais comme l’acteur incontournable d’organisation et de réservation pour les touristes d’Europe continentale, avec 42% des clients qui ont enregistré leurs réservations par ce biais en 2011, selon le baromètre Raffour Interactif.
Une situation qui devient de plus en plus inquiétante et problématique, car ce ralentissement intervient au moment même où, d’après les grands plans stratégiques décidés il y a une décennie, l’on devrait commencer à récolter les fruits de notre « engagement balnéaire ».
Quid de la vision 2010 ?
La Vision 2010 devait ancrer le créneau du tourisme familial balnéaire dans le produit Maroc. On a misé gros sur son développement, expliquant qu’il s’agissait de « la » locomotive pouvant permettre au Royaume de s’assurer une place dans la cour des grands du tourisme. Terrains, facilités de financement, assiettes foncières des plus copieuse, un investissement global de l’ordre de 80 milliards de dirhams prévu, rien n’a été laissé de côté pour assurer le développement du balnéaire… avec pour résultat, aujourd’hui, une amère déception ; mis à part Mazagan (grâce notamment à son casino…), les autres projets sont soit mort-nés (Saidia et Mogador) soit à l’état de concept (Plage Blanche, Taghazout…).
Retard à la livraison, certes, mais également inadéquation entre les produits que nous proposons et les demandes du marché. «A l’heure de la « green technology » et du « consommer durable », avoir l’audace d’essayer de faire croire que des bunkers aseptisés du type Saidia correspondent aux normes modernes du tourisme durable c’est entourlouper des consommateurs de mieux en mieux informés et de plus en plus pointilleux», souligne un professionnel du métier. Bref, si le Maroc touristique continue d’émerger, cela est dû exclusivement au fait qu’il aura réussi à imposer une certaine image. «Par l’intermédiaire de marques comme « Marrakech », « Fès », « Tanger » ou même « Casablanca », le Royaume a acquis une notoriété internationale ; c’est ce qui fait vivre son industrie touristique, bien plus que ces orientations « stratégiques » qui, au final, n’auront fait qu’aboutir à une impasse.
Le festival du cinéma de Marrakech aura fait infiniment plus et mieux que n’importe lequel des plans de relance concoctés à la va-vite par les responsables du tourisme marocain», note un promoteur hôtelier installé à Fès. L’on sait que le ralentissement des activités est parfois nécessaire pour qu’une destination prenne le temps de revoir sa façon de faire et d’innover. Cependant, cela ne peut être réalisé que si l’on prend la peine de faire un bilan exhaustif et sans concession de ce qui a déjà et de ce qui aurait dû être réalisé.
.
.
Voyage au Maroc, Voyages au Maroc, Morocco Travel,
Croisière au Maroc, Croisières au Maroc, Croisière, Croisières,
Maroc, Morocco, Visitmorocco, Morocco DMC, Morocco Congress, Morocco Convention,
Alizés Travel, Alizés Voyage, Alizés Voyages, Voyages d’Affaires, Voyage d’Affaire
