Finalement, les fêtes de fin d’année n’ont pas pu sauver la mise pour le secteur du tourisme. Connus pour représenter une période de pic chez les professionnels, les réveillons de Noël et de la Saint Sylvestre n’ont pas été à la hauteur des espérances, malgré des efforts de communication, des baisses de prix…. «Beaucoup d’entre nous pensaient sauver les meubles avec les fêtes de fin d’année. Hélas, ce n’est pas avec quelques nuitées que l’on peut combler les méventes de plusieurs mois. Pourtant, chacun y a cru en mettant les petits plats dans les grands et en se préparant plusieurs semaine en avance, réajustant les prix au fur et à mesure que la date fatidique du 31 décembre approchait et se parant des meilleurs atouts pour attirer les fêtards», a déclaré M. Faouzi Zemrani, vice-président de la CNT (Confédération nationale du Tourisme).
Une déception relativement attendue. Toutes les prévisions annonçaient un recul des arrivées, des réservations, et par conséquent des nuitées. Les touristes nationaux étaient au rendez-vous, avec les vacances scolaires pour certains, combinées à deux longs weekends, ce qui a motivé la décision du voyage chez bon nombre de familles. Cela a tout de même permis d’amortir le choc. En revanche, les étrangers étaient trop peu à oser le déplacement. Ce qui suppose que la tendance négative enclenchée il y a quelques mois risque de se poursuivre, la conjoncture géopolitique étant loin d’être au beau fixe et la fin du terrorisme n’étant pas encore au rendez-vous. Une baisse de 0,9% par rapport à la même période de l’année précédente a été enregistrée, avec près de 9,43 millions d’arrivées de touristes à fin novembre 2015. Les recettes, quant à elles, avoisinent les 54 milliards de dirhams à la même date. Les marchés allemands et anglais (avec des croissances respectives de +8% et de +6%) ont pu compenser les baisses du premier marché émetteur, à savoir la France.
S’il est vrai que cette baisse demeure légère, selon le département du Tourisme, et que la destination a su montrer une relative résilience, les opérateurs du secteur ne partagent pas cet avis, et sont de plus en inquiets.
Pour atténuer les effets d’une telle situation, l’ONMT (Office national marocain du tourisme) a mis au point un plan d’action 2016, avec une enveloppe additionnelle de 400 millions de dirhams. La stratégie digitale y occupe une place prépondérante. Cette dernière repose sur une refonte du site web www.visitmorocco.com (un dispositif d’animation des réseaux sociaux, de la publicité à travers le web, et une agence spécialisée en e-réputation) et qui a pour principale but de soigner l’image de la destination et récupérer des marchés stratégiques tels que la Russie, la Pologne et les Pays scandinaves. Mais ce plan digital ne sera opérationnel qu’au mois d’août. En attendant, l’Office mise sur d’autres actions. Le département du Tourisme table sur 1,5 million de touristes supplémentaires dans les deux années à venir. Ainsi, en plus du volet digital, l’aérien sera renforcé. Pour ce faire, l’Office ambitionne d’ajouter 57 nouvelles routes aériennes entre le Maroc et ses marchés émetteurs.
En attendant, le tourisme interne continue de représenter une manne importante pour le secteur, aux professionnels de savoir en tirer profit…
Leila Ouazry @ LNT
