SOLARPACES tient son conclave à Marrakech et pour la première fois en Afrique. Ceux qui s’attendaient à une grosse annonce lors de la 18e conférence internationale SolarPaces qui poursuit ses travaux à Marrakech en auront pour leur frais. L’adjudicataire qui devra réaliser la première tranche du parc solaire d’Ouarzazate n’est toujours pas connu officiellement. «C’est une question de jours», indique Mustapha Bakkoury, président du directoire de Masen. En attendant, le Maroc donne déjà une visibilité de sa stratégie et opère un autre coup de promo. Et cela à l’occasion de grand raout du gotha de la recherche dans le domaine du solaire qui se tient à Marrakech jusqu’au 14 septembre.
Plus de 500 chercheurs, experts, développeurs et ingénieurs de divers horizons en provenance de 40 pays y participent. SolarPaces (énergie solaire et les systèmes d’énergie chimique) est un réseau international de coopération réunissant des équipes d’experts qui travaillent sous l’égide de l’Agence internationale de l’énergie. Ses experts membres se penchent sur le développement et la commercialisation de systèmes à concentration d’énergie solaire. L’une des activités centrales est de soutenir les progrès techniques et la sensibilisation dans ce domaine. Sa 1ère conférence date de 1980 et s’est tenue sous forme d’un symposium regroupant les acteurs de l’énergie solaire et des systèmes d’énergie chimique, offrant ainsi une plate forme d’échange.
«Le choix du Maroc pour l’organisation de cette manifestation n’est pas le fruit du hasard et reflète les ambitions du Royaume dans le domaine solaire», estime Badr Ikken, directeur général de l’Institut de Recherche en Energie Solaire et en Energies Nouvelles (Iresen). Le Maroc a rejoint le programme SolarPaces en 2011 via deux membres, Masen et Iresen. «Logique et cohérente, la stratégie marocaine au niveau solaire suscite un grand intérêt, se réjouit Bakkoury à telle enseigne que certains l’étudient de près pour s’en inspirer». Le Maroc, rappelons-le, a mis en place un programme ambitieux pour le développement de l’énergie solaire avec la production de 2.000 MW effectif d’ici 2020. L’objectif est de réduire la dépendance du Maroc aux énergies fossiles, pratiquement toutes importées, alourdissant le dudget de l’Etat de plusieurs milliards de DH.
A terme, ce projet permettra d’économiser annuellement 1 million de tonnes équivalent pétrole et éviter l’émission de 3,7 millions de tonnes de CO2. S’étalant sur 3.000 hectares, le parc solaire de Ouarzazate permettra la production de 500 mégawatts lors de sa mise en service en 2015. Le lancement de la construction de la première phase de ce projet, d’une capacité de 160 mégawatts est prévu incessamment dès l’annonce de l’adjudicataire qui se fera « dans les prochains jours », répète inlassablement le président du directoire de Masen. « Nous avons pris notre temps pour étudier tous les détails afin de crédibiliser davantage cette première phase ô combien cruciale », argumente t-il. Dans tous les cas, il n’y aura aucun retard, conclut Bakkoury. «Tous les délais seront respectés», assure-t-il.
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Badra BERRISSOULE
