Le sommet de la Fédération mondiale des villes touristiques, qui a démarré hier à Rabat et doit se poursuivre à Fès, a rassemblé plus de 400 participants qui représentent 72 villes internationales, en provenance de 42 pays. Une centaine de représentants d’associations professionnelles internationales ont fait le déplacement.
C’est Abderrafie Zouitene, DG de l’ONMT, qui avait réussi, en septembre 2014, à convaincre la présidence de la Fédération mondiale des villes touristiques à délocaliser pour la première fois l’organisation de leur sommet à l’extérieur de la Chine. En effet, le Sommet se tient au Maroc, entre Rabat et Fès depuis hier. Cette manifestation coïncide avec le couronnement d’un processus électoral qui a abouti à l’installation des nouveaux maires et présidents de région.
Il s’agit de sensibiliser ces élus pour s’approprier la dimension touristique dans le développement économique et social de leur collectivité territoriale, a souligné le DG de l’Office. Selon lui, pour que les villes soient plus attractives, il est impératif d’aborder le secteur sous cette approche. «Les villes doivent soigner la propreté, le transport et des actions culturelles pour accrocher les populations locales et par ricochet, les touristes.
Or, jusqu’ici, la dimension touristique était une action exclusive de l’Office», rappelle Abderrafie Zouitene. Aujourd’hui, et avec l’implication du Maroc dans cette Fédération mondiale qui regroupe les villes internationales, nos maires doivent s’arrimer à ce qui se passe au niveau international. D’ailleurs, chaque maire, membre de cette Fédération, viendra parler de son expérience et les actions concrètes réalisées dans le cadre de la protection de l’environnement par exemple.
Le ministre du Tourisme Lahcen Haddad est conscient des enjeux. «Accueillir ce prestigieux évènement au Maroc est pour nous une reconnaissance de la place qu’occupe le Royaume dans la carte touristique mondiale», dit-il. Pour lui, «les élus, et à leur tête les maires, sont parties prenantes dans ce processus, puisque nous avons formalisé des contrats-programmes régionaux sur l’ensemble du territoire marocain et visant à assurer un développement harmonieux et durable de l’industrie touristique et à garantir la profitabilité aux populations locales».
D’ailleurs, certains maires, comme ceux de Rabat, le sortant et le nouveau (ils n’ont pas encore fait la passation) Fathallah Oualalou et Mohamed Sadiki, celui de Casablanca Abdelaziz El Omari, également ministre des Relations avec le Parlement et de la Société civile, ont fait le déplacement. Le nouveau président de la région de Marrakech-Safi Ahmed Akhchichine a tenu à participer à cette manifestation. Il sait, plus qu’un autre, les bénéfices que son territoire peut en tirer d’un réseau de cette dimension.
Mais, attention à la sensibilité politique qui ne devrait pas bloquer le traitement des dossiers dans une ville qui représente l’emblème du tourisme marocain. Le président de région est PAM, le maire est PJD. Lahcen Haddad est convaincu que «ce renouvellement impulsera une nouvelle dynamique au développement de nos régions et de nos communes, pour en faire des espaces de vie fonctionnels et agréables pour nos concitoyens mais aussi pour nos visiteurs».
Lahcen Haddad identifie la dimension touristique sous l’angle d’une pyramide, avec comme base (ce qu’il appelle le Smig) des villes propres, avec une bonne maîtrise de l’urbanisation qui fait la part belle aux espaces verts et où il fait bon vivre. Au 2e étage de la pyramide, des villes intelligentes, et le dernier, des villes durables et prospères, créatrices d’emplois et de richesses.
Pragmatisme
Le DG de l’Office se veut pragmatique, en ciblant «le marché chinois, le premier émetteur mondial avec 110 millions de touristes», dit-il. Et les recettes suivront. D’ailleurs, l’Office a signé une convention avec la Fédération mondiale des villes touristiques sur les échanges, pour renforcer la notoriété des deux pays. Surtout que le président de la Fédération est le maire de Pékin. Ils vont également signer le jumelage entre la Grande muraille de Chine et la Fondation Esprit de Fès du Maroc.
Source @ http://www.leconomiste.com