Le secteur tertiaire doit sortir de la tutelle des autorités publiques, comme c’est le cas dans des pays développés tels que les Etats-Unis, l’Espagne, l’Allemagne, ou encore le Royaume-Uni qui ne disposent pas de ministères du Tourisme. C’est l’une des conclusions auxquelles sont arrivés les responsables de la Fédération nationale du tourisme lors d’une conférence tenue mercredi à Casablanca sous le thème « Pour un partenariat public-privé (PPP) renforcé au service du tourisme marocain ».
Les opérateurs du secteur doivent prendre les choses en main et ne pas attendre tout de la part de l’Etat, a-t-il souligné en donnant l’exemple de plusieurs pays qui ne disposent pas de département dédié à ce secteur, jugé prioritaire dans l’ensemble de ces pays. La question qui s’impose est donc de savoir si l’Etat pourrait se désengager alors qu’il est à la fois aménageur, développeur et promoteur touristique. C’est ce qui rend tout désengagement de sa part irréalisable au moins dans le court et le moyen termes.
Etienne Pauchant, président de la Mediterranean Travel Association (META) a, dans ce sens, insisté sur l’importance de ce secteur pour le Royaume du fait qu’il est le premier contributeur au PIB et la première source d’emploi, en soulignant que sa contribution au BIB a été estimée à 19,3% en 2011 par le World travel and tourism council (WTTC). Ce qui implique, selon lui que « les services publics ont la lourde charge d’organiser un service d’accompagnement auprès du secteur privé pour maintenir ou augmenter la part générée par l’industrie du tourisme au niveau du PIB».
Le challenge de 20 millions de touristes à l’horizon 2020 fixé par le Plan Azur rend indispensable le partenariat public-privé, a estimé le président de la META. Ce partenariat est devenu de plus en plus indispensable pour faire face aux mutations profondes que connaît la demande (diminution du recours aux méthodes classiques de réservation, la diminution du nombre et de la durée des séjours à l’extérieur de l’Europe et augmentation des destinations domestiques dans cette zone à cause de la crise économique), a-t-il ajouté.
Il a, par ailleurs, mis en exergue la nécessité d’une collaboration urgente pour combler le déficit enregistré récemment après les retraits des compagnies low cost Rynair et Easyjet qui ont annoncé leur repli du Maroc.
Pour sa part, le président d’honneur de la FNT, Othmane Cherif Alami, qui a été plus franc que ses homologues, a mis le doigt sur le décalage entre les programmes élaborés et leur mise en œuvre. Le PDG d’Atlas Voyages a considéré que «le moteur est en panne», avec «des mises en chantier à la traîne, un aérien qui bat de l’aile et des compagnies low-cost qui plient bagage».